Regarde le "ciel"...(Payne)

Je ne sais pas pourquoi je fait ce que je fait en ce moment, allez savoir, peut être le besoin de nourriture, peut être l'envie d'avoir un peu d'argent que je dépenserais dans la soirée même, peut être par pure cruauté aussi, peut être que c'est pasqu'il faut bien se venger sur quelqu'un, peut être pasque j'en ai assez de me réveiller tout les matins sans même savoir pourquoi je suis la...
Allez savoir, tout cela n'est que philosophique et j'ai jamais été doué la dedans...

"Jsais pas pour toi mais moi jprend mon pied!"

Le type faisait petit a coté de moi, deux autres sont derrières moi, un vieux et une prostitué habillée d'une simple veste infirmiere, ils me regardent, le vieux qui s'appuie sur une canne a un grand sourire, la fille elle a quelque relent de dégoût quand mes poings s'écrasent sur le corps de l'adolescent, entraînant des felures et pas mal de sang...

"Ques tu dit? J'ai pas bien entendu...
Peut être que quand jtai tiré dans le ventre, j'ai pas tiré assez bas hum?"

Bang, un tir résonne, un éclaire s'illumine dans le sombre studio insonorisé, une lampe qui pend du plafond est la seule source de lumière du coin et elle est juste au dessus de nos tête, l'adolescent, qui a eu le malheur de chercher a doubler le petit vieux derrière moi, avait entraîne la colère du patron pour avoir couché avec sa fille...
Pas de bol...
A droite, une baignoire rouillée pleine d'une eau aussi propre que le derrière d'un porc où le sang et le vomit se mélangeait...

"Tient mate..."
Je lui saisit le menton dans ma grosse poigne et le tourne vers la prostitué qui a une moue de dégoût a la vue du visage du pauvre type...
"Padro a penser que ça te ferait plaisir de voir ce que tu pourras plus jamais toucher..."

Et merde, je commence a prendre mon pied, c'est de ma faute, j'ai oublier de prendre mes médicaments, l'odeur du sang me rappel un tas de souvenirs mauvais et ça m'excite, mes coups deviennent plus violent, a un moment, j'entends un bruit étrange qui vient de la mâchoire du type...
Oups...
Trois dents tombe avec un filet de sang de la bouche du jeunot.

"T'a toujours pas envie de dire où ta planqué l'argent hein?...
Hého!
Réveille toi connard!"

Une baffe sur sa sale gueule, il se réveille brusquement dans un gémissement étrange...
Allez petit con, aboule et on en finit vite.
Il avoue alors...
Ils parlent tous...

Et voila, une bonne liasse de billet en mains, je sort du studio et je regarde a droite et a gauche, je ferme mon manteau, mon tee-shirt est plein de sang...
D'ailleurs, j'en ai l'odeur, c'est le moment de s'allumer une cigarette...

Alors que je m'avance dans les sombres ruelles du troisième secteur, je réfléchit un peu, je ne me voit pas comme un mauvais type, juste un mec qu'a besoin d'argent...
J'ai toujours été comme ça, c'est juste que je suis trop bête et avec une trop sale gueule pour me faire de l'argent normalement et trop fier pour être un simple paumé...

J'avale une pilule anti-violence que m'avait filé deux mois auparavant un psy en échange de ne plus jamais me voir, lui qui avait essayé de m'analyser...
Je devient confus, je tente de ranger mes idées les une après les autre comme on m'a appris, ça marche pas, je sent ma tension se calmer et mes pensées se fermer, je n'arrive plus a réfléchir...
Ça fait du bien...

Un banc dans la plus grande rue du troisième secteur, je m'assoit dessus et je m'allume une cigarette et je regarde en l'air, le plafond de terre qui fait de notre ville une gigantesque grotte est bien dessiner...
Le soleil...
L'extérieur me manque...

Douces paupières qui s’accordent enfin à délivrer mes yeux de leur emprise… Les voilà qu’elles laissent les pupilles d’une improbable couleur glace se poser sur la ville incroyablement sombre. Les nuits ont toujours été plus noires sous la surface qu’au dessus de la terre qui nous recouvre… Malgré les lumières artificielles qui vous réchauffent quelque peu le moral, rien n’est plus pareil désormais. L’impression de liberté s’envole lorsque l’on se sent prisonnier d’une cage de pierre et d’acier. Et, dans ce gouffre profond dont nous sommes presque incapables de nous sortir, l’ambiance se réchauffe et l’Homme perd lentement son humanité réelle…

Lentement, l’air vient soudain emplir mes poumons, avant d’être rejeté dans un soupir las et … Oui… Chose étrange, n’est-ce pas ?

Ce ne sont pas des choses dont je me vante… Mon âge, ma race… Un poids qui vous pèse sur la conscience, un poids plus lourd d’époque en époque, d’année en année, de jour en jour… Je me souviens d’un moment, lorsque l’humain ignorait encore notre existence, ou se forçait à oublier des croyances qu’ils pensaient ridicules, la liberté que je ressentais à évoluer sous la lune parmi ces insectes insignifiant dont nous nous régalions chaque nuit à s’en repaître… Un souvenir bien nostalgique comparé à notre situation actuelle. Malgré tout, je n’en avais pas perdu l’envie de soupirer, et la sensation de légèreté qui nous enivre et que l’air dont nous n’avons plus besoin provoque dans notre corps mort… et immortel à la fois.

Il ne suffit pas d’avoir besoin d’une chose pour l’apprécier et la désirer. J’aspirais à une liberté ancienne, mais je n’en avais pas besoin pour vivre dans ce cul-de-sac… Alamo… On lui donnait tellement de surnom à cette ville souterraine qu’il était même facile d’en oublier le nom. Pourtant, j’ai une mémoire à toute épreuve… Malheureusement. Près d’un millénaire de mémoire, … Pour certains, ça avait l’air génial, mais je peux vous assurer que cela ne l’est aucunement…

Et me voilà à secouer la tête, soupirant à nouveau. J’observe Alamo avec toute la haine du monde… Cela ne la fera pourtant pas disparaître. Qui cela étonne ? Je suis un vampire, pas un dieu. Et même, si j’avais été déesse, rien ne serait pareil… Pas pour moi en tout cas.

Lentement, je saute de mon piédestal, ou plutôt du toit d’un des plus hauts bâtiments du secteur trois et tombe accroupie dans la rue. Dès lors, les regards des passants se tournent vers moi tandis que je replace la veste de cuir noir correctement sur mes épaules. Eux, ces insignifiants petits humains, m’observent alors avec une soudaine animosité. Cela va sans dire… Plus d’un siècle et demi de vie commune et ils ne nous acceptent toujours pas. Les lapins n’aiment pas que les serpents envahissent leurs terriers, logique… Même si ces serpents s’amusent également à les défendre, ils forment une menace. Pourtant, ils nous nourrissent et nous logent, par dépit… Et aussi parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix. Mais leur demander d’avoir un semblant de respect ? Plutôt crever sous le soleil, apparemment…

C’est là que la loi de la réciprocité s’enclenche. Pas de respect, aucun, s’il n’est pas partagé. C’était presque comme si trois clans régnaient dans la ville, sans pouvoir s’affronter, séparés par les murs invisibles que dressaient les lois et l’instinct de survie. Car si nous nous entretuions, qui resterait pour protéger ? Il y avait un souci bien plus important dehors que pour se battre ouvertement dedans.

Mais l’ambiance n’en restait pas moins envenimée. Et que quittait l’endroit rapidement, avant que mon instinct ne reprenne le dessus et que je ne m’énerve contre ces regards auxquels je répondis par l’ignorance totale. Mes bottes claquant leurs semelles d’argent sur les pavés de béton, je m’éloignais tranquillement en direction du centre du secteur le plus chaud et le plus pourris de la ville… L’endroit le plus animé et le plus pauvre, le plus sale mais le plus habité… Celui que je préfèrais…

En général, plus les vampires sont âgés, plus ils sont sages et préfère la vie raffinée des hommes riches et puissant. Mais dans cette décadence, le monde de la puissance était tellement pourri qu’il valait mieux traîner dans ces rues que dans les hautes sphères. Et, de toute façon, je n’avais jamais été comme ces anciens qui me tapaient sur le système à force de rejeter leur instinct…

Dans un sens, certains avaient raison. Traitez-nous en bête et nous le deviendrons…

J’arrêtais là le fil de mes pensées qui en devenaient de plus en plus chaotiques sous la colère et me concentrais sur les lieux et ce qui m’entourait. Que cherchais-je ? Rien de spécial. Un peu d’animation ? Un vampire histoire de discuter ? Un bar peut-être… Mais c’est le sang qui vient soudain titiller mon attention… et mon appétit. Une trop grande quantité de sang… presque mortelle. Mon regard s’intensifia sur cette constatation.

Qu’est-ce qui me poussa à la recherche de cette source ? La volonté d’aider mon prochain ?... ou de l’achever ?... J’ignorais sur qui ou quoi j’allais tomber. Mais s’il s’agissait d’un de ces nouveaux vampires qui attaquaient les humains, je n’allais pas me gêner pour lui instaurer les bonnes manières. Ca, c’était l’un de mes devoirs d’Aînée de ma race…

Mais lorsque j’arrive dans la plus grande et la plus abondante rue du troisième secteur, mes sourcils se froncent sur mon regard trop clair qui se met à analyser les lieux. Humains, vampires et loups-garous… Non, il n’y a pas de loup et … A première vue, pas d’autre collègue dans les parages. Et lorsque mon odorat me signale la personne portant cette odeur, je comprends vite qu’il ne s’agit aucunement de la situation que j’espérais. Dommage. Mais je n’allais pas faire demi-tour pour autant… Je m’approchais donc, mes cheveux sombres cachant une partie de mon visage trop pâle alors que je m’assois tranquillement sur le banc, à côté de cet homme que j’en viens alors à fixer intensément… Le sang qui m’emplit les narines de sa succulente et si particulière odeur recouvre son corps mais n’en provient pas… Non, lui, il est en pleine forme, quoi que l’air un peu ailleurs… en train de fumer tranquillement et d’observer le plafond.

Moi ? Je m’adosse contre le banc, simplement là pour profiter de la sensation de faim qu’il me procure. Mais je ne mangerai rien. Ca faisait longtemps que je n’avais tout simplement pas eu faim, que je ne m’étais pas laissée allée aux envies de chasse et de sang frais. Je n’en mangerai pas, mais son odeur si particulière ne doit pas être gaspillée. Du moins, c’est mon avis. Et que je sache, je ne dérange personne…

Enfin si, les vampires dérangent beaucoup de monde… Quand il tournera le regard vers moi, remarquera-t-il ? Je suis sans doute l’une des plus reconnaissable de la ville… Disons que mon âge, s’il ne se remarque pas physiquement, s’en ressent d’une certaine façon. C’est ce qu’on m’a dit un jour, un jeune humain qui… enfin bref. Je ne suis pas là pour jouer à ça. L’homme a peut-être l’air d’une brute un peu bête et bagarreur, j’avais juste envie d’être là. Que lui le veuille ou non. Un sourire naquit lentement sur mes lèvres pâles alors que je détournais mon regard presque blanc de la boutique d’en face pour lui rendre le regard qu’il me lançait.

« Bonsoir » Entamais-je, sans émotion, une simple formalité, une simple politesse.

Qu’aurais-je pu lui dire de plus ? Rien ne vaut plus d’être dit, dans cette ville. S’il était un tant soit peu intelligent, il ferait peut-être les liens. Sinon, hé bien… Il pouvait toujours croire qu’il me plaisait d’une certaine façon. Quoi qu’il en soit, j’avais une occupation pour les quelques minutes à venir, et peut-être, un interlocuteur.

Et allez...
Une autre personne qui ne me veut pas que du bien?...
Non, en général, les gens qui veulent me refaire la face ne parlent pas avant, ce n'est pas souvent la stratégie prise pour avoir un type dans mon genre j'imagine...

Elle me regarde, je la regarde, nos regardent se croises et se confrontent un moment, puis, lassé, je me détourne d'elle pour fumer sur ma cigarette avant de la jeter sous ma botte...

"...Bonsoir? Comment savoir si il fait nuit ou jour? Hum?..."
Sourire cynique alors que les dernières sources de chaleur disparaissent sous ma lourde chausse, voila ce que l'on était dans le fond, en comparant la botte a cette ville et la cigarette comme autant d'hommes et de femmes, content de vivre et de mourir dans le même trou...
Voyager...
Même si cela était dangereux, j'en avais tellement envie...

Un regard vers la fameuse boutique devant nous, une simple boutique des plus normal ici, plus proche du bazard que de la boutique d'ailleurs, vendre des vêtements ici? Et bien...
Pas le choix j'imagine?

Un regard vers la femme, mais c'est qu'elle est encore la?
Pinaise, ca en devient louche...

Je me lève, en lâchant un "chier" ironique, je m'éloigne alors, reprenant ma route de retour chez moi, je lui fait un petit signe de la tête et...

"Au revoir!"

Et bam, tu l'auras pas manquer celle la...
Nameho, j'ai une tronche d'assistance social moi?
Remarquez, cette femme n'avait pas la tronche non plus du genre de personne qui fréquentait ces derniers, pas a dire, elle semblait avoir un but...
Et pas de bol pour ma gueule, le but en question, c'était moi apparemment...
A peine éloigné de quelque mètres, je passe sous une grille de ventilation, jusque la, pas de soucis, sauf que le vent qui pousse vers le haut soulève ma veste en cuir l'espace de quelque seconde et révèle ma ceinture ainsi que mon tee-shirt, mes flingues et le sang est alors bien visible...
Je me fixe dans l'instant et lance un regard vers la femme...

Hum...
Penserait-elle a tout dire au premier policier venu?
J'avais déjà assez de soucis avec le gouvernement comme ça...

Je me retourne lentement et revient sur mes pas...
Dieux que je devais avoir l'air ridicule dans le moment présent, je ne sais pas trop quoi faire dans le fond, sortir mon flingue et tirer? Non, j'avais déjà assez de sang sur les mains pour ce soir!
Alors autant m'en faire une amie non?...
M'ouais...
Difficile a faire quand même...
Voyons un sujet de conversation plausible...

"Je peut savoir ce que fait une femme comme vous dans un coin pareille? N'avez pas vraiment l'air perdu et encore moins l'air de venir du coin..."

Pourquoi une telle question? Allez savoir, cette femme n'étais pas comme les autres et cela se voyait autant qu'un éléphant dans un couloir...
Pourquoi?
Esque j'ai l'air de tout savoir?

» ~ Payne ~
» Payne ~ A finir ~